Tout savoir sur la puissance de l’escargot

L'escargot possède bien des ressources pour évoluer tranquillement mais sans jamais reculer. Il peut réparer sa coquille en quelques jours, déplacer 150 fois son propre poids ou encore avancer sur une lame de rasoir sans se couper. Et tout cela grâce à son arme secrète : son MUCUS.

Une formidable construction de la nature ! Avec plus de 540 millions d’années d’existence et plus de 100 000 espèces connues, sa coquille est d’une efficacité redoutable. 
En comptant les stries d'accroissement, on peut apprécier l’âge et l’état physiologique des animaux. C’est par son bord externe qu’une coquille s’agrandit : celui-ci, mince et fragile au début, devient ensuite rigide (on dit alors que l'escargot est « bordé »).
La coquille est une armure naturelle efficace qui a permis aux gastéropodes de traverser les temps et les bouleversements climatiques. 
La coquille des escargots est un squelette externe sécrété par la face dorsale et le bord libre du manteau. Elle est composée essentiellement de carbonate de calcium. 
À la naissance, le petit a une coquille qui constituera l'apex de la coquille adulte. Ensuite, la croissance n'est ni continue, ni régulière.
Elle peut ralentir voire s'interrompre lors des périodes d'inactivité et de jeûne de l'animal, notamment en hiver ou en cas de sécheresse prolongée. Ces irrégularités se manifestent par la formation de stries de croissance souvent visibles sur la surface.

Une coquille en 3 couches principales

• Le périostracum ou cuticule (A) : sorte de vernis protecteur très résistant sécrété par un sillon glandulaire du bord du manteau, c'est ici que les colorants pour la couleur de la coquille sont habituellement localisés.
• L’ostracum ou couche des prismes (BC) : sécrétée par le bord du manteau, cette couche moyenne, plus ou moins épaisse est, comme son nom l’indique, constituée de prismes hexagonaux de calcite empilés en colonnes, disposés perpendiculairement à la surface de la coquille et enchâssés dans des alvéoles constituées par des fibres de conchyoline.
• La couche lamelleuse ou nacre : (D) sécrétée par toute la surface dorsale du manteau, elle résulte de l’empilement régulier de lames de conchyoline et de lames calcaires constituées par des paillettes cristallisées d’aragonite. Toutes les couches sont parallèles entre elles et à la surface de la coquille, imbriquées comme les tuiles d’un toit. C’est cette disposition feuilletée à l’aspect satiné et ces couleurs métalliques caractéristiques de la nacre.

Il peut réparer sa coquille

L’escargot est capable de s’auto-régénérer de façon exceptionnelle. Sa coquille, qui constitue son premier moyen de défense, est sa priorité en terme de régénération.

Les étapes de la réparation d’un « défaut » de coquille de l'escargot helix aspersa sont :
1. Le « défaut » est rempli par une matrice mucus riche en glycoprotéine.
2. Des cellules épithéliales sont sécrétées dans la matrice.
3. Coïncidant avec la formation de la matrice, il y a une haute concentration de l'acide ribonucléique .
4. L'organisation de la matrice change pour qu'elle devienne moins soluble à l‘eau, plus dense et plus calcifiable.

La calcification commence à la surface extérieure de la matrice et continue vers l'intérieur, vers l'épithélium.

Un rapport mathématique fort

L’escargot porte en lui de nombreux symboles : la spirale, la corne, la fécondité, l’humidité, la protection, la renaissance, la résurrection. Et son hermaphrodisme exprime la réunion des contraires, la disparition des dualités, le retour à une unité similaire à celle qu’exprime l’involution d’une spirale. Mais la coquille de l’escargot ne serait-elle pas un indicateur de la puissance mathématique dans la nature ?

  • Escargot de Pythagore – (582-495
    Av J.C.)

  • Rectangle d’or – Fibonacci –
    (1170 – 1250)

La coquille d’un escargot a une forme de spirale logarithmique. Et comme l’affirmait Pythagore (580-495 Av J.C.), tout est mathématique ! Il a d'ailleurs découvert que l'on pouvait faire une figure ressemblant étrangement à une coquille d'escargot en additionnant des triangles rectangles.
Si l'on construit une figure géométrique avec des triangles rectangles dont le premier est isocèle de côté 1, avec pour hypoténuse √2 à partir de cette hypoténuse et que l'on recommence un nouveau triangle ayant pour côté 1 et √3, puis 1 et √4 etc, nous retrouvons notre coquille d'escargot. (Voir figure ci-dessus)
On peut dessiner une coquille d’escargot à partir d’une autre série mathématique, celle des rectangles d'or découverte par Fibonacci de Pise (1170-1250) dont chaque terme est la somme des deux termes précédent.
Les mathématiques se retrouvent souvent dans la nature et la spirale d’une coquille en est un des exemples les plus frappants.  L'escargot serait-il un aboutissement quasi mystique de la nature ? C'est ce que pensent certains...
Ce qui est sûr, c’est que d’un point de vue mathématique, la coquille d’un escargot démontre des rapports de distance mathématiquement indiscutables. Ceci tendrait à prouver que les mathématiques ne sont pas une invention de l’homme, mais bel et bien un élément primaire de l’organisation naturelle des éléments quelque soit l’échelle de l’observateur.

Le biomimétisme ou comment apprendre de la nature plutôt que prendre à la nature

Le biomimétisme consiste à s’inspirer des solutions de sélection naturelle adoptées par l’évolution pour en transposer les principes et les processus en matière d’ingénierie humaine. La démarche vise à privilégier des « choix » éprouvés par la nature, dans le cadre d’un développement durable; en meilleure harmonie avec l’environnement et soutenable sur le long terme. Le concept s’appuie sur une idée maîtresse : la nature fonctionne toujours sur un principe d’économie et d’efficacité optimale et elle ne génère aucun déchet (« rien ne se perd, tout se transforme »). Quel que soit le domaine d’application, la philosophie biomimétique s’inscrit donc explicitement dans une stratégie globale de développement responsable, soucieuse d’instaurer un équilibre viable entre les ressources offertes par la planète et leur exploitation.
De notre point de vue, il nous semble que l’escargot, a développé 2 stratégies différentes pour solutionner un problème lié à la gravité. L’escargot au repos se fixe pour sa sécurité sous un support en hauteur. Il cherche à rester le plus éloigné possible du sol pour échapper à ses prédateurs (oiseaux et rongeurs principalement). Il a donc tendance à tomber quand son mucus perd en adhérence et qu’il n’est plus apte à retenir son poids.
Certaines espèces d’escargots ont choisi des stratégies différentes au cours de leur évolution. L’escargot Mourgéta par exemple, a une coquille épaisse et très solide afin de résister aux chocs dûs aux chutes, mais ils chutent plus souvent.
Le petit gris et le gros gris, ont choisi d'affiner leur coquille et donc de l'alléger. Cela leur évite de nombreuses chutes, mais celles-ci sont souvent dommageables pour leur coquille. Ils ont donc développé un complexe de protéines dans leur mucus qui a pour mission de synthétiser le calcaire de leur alimentation et de réparer rapidement sa coquille. Cette faculté leur offre la possibilité de synthétiser bien d’autres éléments naturels. Le plus étonnant, c’est que l’immense majorité des protéines présentes dans leur mucus de ponte sont en rapport avec notre propre peau humaine. 
Il existe d'autres exemples de biomimétisme, comme ces étudiants architectes iraniens qui ont pris comme modèle un escargot du désert pour imaginer le design d'un bâtiment capable de garder une température tempérée...

Bave ou mucus

C’est une substance ni liquide, ni solide, c’est un état de la matière qui est souple et élastique.

Donc, la vraie question est : comment peuvent-ils marcher sur un pied dans de la glue ? Car le mucus gluant que produisent les escargots n'est pas seulement un lubrifiant, c'est aussi une colle. On peut même le décrire comme « viscoélastique ». L’eau est piégée dans une structure moléculaire tridimensionnelle, elle ne peut donc plus s’écouler et devient visqueuse.

1

Le mucus de reptation

L’escargot se déplace avec un mode de locomotion dans lequel son pied progresse uniquement vers l’avant par des mouvement d’ensemble. En effet, l’escargot avance doucement avec un seul pied dans de la glue. Car le mucus visqueux que produisent les escargots pour ce mouvoir n’est pas seulement un lubrifiant, c’est aussi une colle. On peut même le décrire comme « viscoélastique »

2

Le mucus de l’épiphragme

Les animaux ectothermes (à sang froid ne pouvant contrôler eux-mêmes leur température interne) adopte un mode de vie ralentie, en cessant de se nourrir. L’escargot obture alors sa coquille par un opercule appelé « L’épiphragme ». Ce mucus est essentiellement constitué de calcaire afin d’assurer avec sa coquille une barrière contre le gel.

3

Le mucus de reproduction

Le mucus qui recouvre le « dard  » de l’escargot, double ses chances de fécondation lors de l’accouplement. La fertilité de l’escargot semble imputable aux réactions chimiques associées au mucus plutôt qu’au dard lui-même. L’escargot comme chacun sait, est hermaphrodite, c’est-à-dire qu’il est possède à la fois les organes mâle et femelle. Son accouplement peut durer une dizaine d’heures.

4

Le mucus de défense ou de stress

L’escargot a pour seul moyen de défense, de se recroqueviller dans la coquille en faisant des bulles dans un mucus de type écume très liquide et de faible qualité protéinique. Ce mucus ne possède pratiquement aucun taux de viscosité et c’est le mucus principalement récolté par les méthodes mécanique cruelles de « dégorgement ou traite » ou encore appelé « Bave Fraîche ».

5

Le mucus ponte

L’escargot laisse un mucus riche en nutriments qui recouvre le trou où il a déposé son naissain. Les nouveau-nés pourront s’en nourrir lors des premiers jours d’éveil. Ce mucus est plus épais et très riche en macromolécules biologiques tels que l’allantoïne, l’acide glycolique et vitaminique avec pour fonction essentielle d'optimiser le développement du naissain.

6

Le mucus que nous récoltons

Nous exerçons escargot par escargot, une stimulation de son pied d’une trentaine de seconde et cela une à deux fois par an tout de suite après la ponte. Cette stimulation donne un premier mucus assez liquide que nous évacuons pour atteindre un deuxième mucus beaucoup plus épais avec un très fort taux de viscosité. Car c’est bien cette viscosité qui traduit la richesse des liaisons chimiques entre un grand nombre de protéines.

La composition de la bave d’escargot

Nous avons identifié lors de nos études en spectrométrie de masse avec le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, et une chromatographie avec l’université de Rouen. Plus d’une centaine de protéines. Le plus étonnant est que toutes les protéines, peptides, vitamines et autres métabolites ont toutes un rapport plus ou moins direct avec la peau humaine, le système immunitaire de la peau, ou encore avec les processus de cicatrisation de la peau.

VOIR LES BIENFAITS DE LA BAVE D'ESCARGOT

Tout savoir sur la vie de l’escargot…

Découvrez la vie de l’escargot, son alimentation, sa reproduction, et toutes les formidables astuces que son évolution naturelle, vieille de 541 millions d’années, lui a apportée. La nature l'a inscité à déployer de formidables stratégies dans son comportement de reproduction et d’hibernation, et on peut d’ores et déjà admettre que si ce petit animal a autant d’années d’évolution naturelle c’est que son anatomie est particulièrement bien adaptée à la vie.

EN SAVOIR PLUS